Malgré la montée des risques macroéconomiques et la volatilité monétaire, les fintechs africaines restent parmi les secteurs les plus attractifs pour les investisseurs. Avec 1,2 milliard $ levés en 2024, le secteur continue d’attirer les fonds étrangers, notamment dans les domaines des paiements mobiles, du crédit numérique et des assurances digitales.
Au Nigeria, plusieurs startups – dont Paystack X, Moni Group et FloCard – préparent leur entrée sur la Nigerian Exchange d’ici fin 2026. Au Kenya, M-Pesa continue de dominer le marché mobile mais voit émerger des concurrents dans les transferts transfrontaliers. La Côte d’Ivoire et le Sénégal deviennent des hubs pour les plateformes de “financement communautaire” grâce à des régulations plus souples.
En parallèle, les banques traditionnelles s’associent aux fintechs pour moderniser leurs services. Au Ghana, trois banques locales ont signé des partenariats avec des plateformes de scoring algorithmique utilisant des données alternatives (abonnements téléphoniques, historique de paiement des factures, microtransactions) pour accorder des microcrédits instantanés.
Cependant, la fragmentation réglementaire du continent – 54 juridictions différentes – freine l’expansion régionale. Les fintechs doivent jongler avec des législations inégales sur : protection des données, cybersécurité, capital minimum, conformité bancaire.
Autre point de fragilité : l’exposition aux risques de change. Beaucoup de fintechs opèrent dans des monnaies instables, tout en levant des fonds en dollars, ce qui crée un déséquilibre financier.
Les fintechs africaines réussiront-elles à devenir des acteurs continentaux structurés et profitables, ou les défis réglementaires, monétaires et sécuritaires freineront-ils leur passage à l’échelle ?