Les conséquences des violences confessionnelles se poursuivent dans la province de Soueïda, au sud de la Syrie, où le bilan des affrontements s’est alourdi à plus de 350 morts depuis leur déclenchement dans la matinée du dimanche dernier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), dans un rapport publié le mercredi 16 juillet 2025. Parmi les victimes figurent 79 combattants druzes et 55 civils, contre 189 membres des forces gouvernementales et 18 combattants bédouins. À cela s’ajoute la mort de 15 soldats syriens lors des frappes israéliennes ayant visé la capitale, Damas.
Après plusieurs jours de combats sanglants, Damas a annoncé mercredi soir le début d’un retrait partiel de ses forces de la ville de Soueïda, à la suite d’un accord de cessez-le-feu comportant 14 clauses. L’une des principales stipulations prévoit l’arrêt immédiat des opérations militaires et la création d’un comité de suivi composé de représentants de l’État syrien et de dignitaires de la communauté druze. Ce développement survient après un appel américain à la désescalade et des menaces israéliennes d’intensifier leurs frappes si les forces gouvernementales ne se retiraient pas de cette région à majorité druze.
Dans sa première déclaration officielle depuis les frappes israéliennes, le président de la phase transitoire en Syrie, Ahmad al-Sharaa, a affirmé que la protection des droits des citoyens druzes était une « priorité absolue », mettant en garde contre les tentatives d’impliquer la communauté dans des conflits servant des intérêts étrangers. Il a dénoncé une nouvelle tentative de la part d’Israël de déstabiliser le pays, tout en affirmant que les Syriens défendront leur dignité si cela devenait nécessaire.
De son côté, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a annoncé avoir trouvé un consensus sur des mesures concrètes pour contenir la situation à Soueïda, appelant toutes les parties à respecter l’accord conclu. Simultanément, Israël a mené de nouvelles frappes contre des positions de l’armée syrienne, menaçant d’en intensifier le rythme si le retrait total n’est pas appliqué. Les autorités israéliennes accusent Damas de soutenir des groupes armés dans leurs affrontements contre les Druzes. Le conflit avait éclaté à la suite de l’enlèvement d’un marchand de légumes druze, suivi d’enlèvements réciproques entre Druzes et Bédouins sunnites. L’intervention de l’armée syrienne, prétendument neutre, a été perçue comme biaisée, aggravant les violences avant la signature d’un cessez-le-feu fragile, dont la viabilité reste incertaine.