Un groupe d’éminents chercheurs marocains en géomorphologie se prépare à lancer un projet inédit : la réalisation d’un « Atlas national géomorphologique ». Celui-ci vise à collecter, classer et mettre à disposition les différentes recherches et cartes produites depuis des décennies sur le relief et les formations naturelles du Royaume. L’initiative, portée par l’Association marocaine de géomorphologie, s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la 24ᵉ édition du Colloque national des géomorphologues marocains, prévu les 10 et 11 décembre prochains, en partenariat avec la filière géomorphologie et géomatique.
Selon ses initiateurs, le projet ambitionne de redonner vie à des travaux scientifiques et cartes de terrain, certains datant d’avant l’indépendance, réalisés par des chercheurs marocains de renom. Restés dispersés entre universités et administrations – parfois sous forme de croquis manuscrits – ces documents seront rassemblés dans une base de données nationale, offrant ainsi un précieux outil aux chercheurs et stimulant la recherche académique.
Pour Abdelhadi Mimouni, membre du bureau national de l’Association et responsable de la communication, cet atlas ne se limitera pas à un travail d’archivage : il constituera une étape stratégique vers la création d’une banque nationale de données facilitant l’accès aux informations de terrain fiables. Les cartes permettront une meilleure compréhension des formations morphologiques du Maroc et de leur relation avec les modes d’occupation et d’exploitation des sols par les populations locales.
La documentation de la filière géomorphologie et géomatique de l’Institut scientifique de l’Université Mohammed V de Rabat précise que, depuis le milieu du XXᵉ siècle, plusieurs générations de géomorphologues ont couvert le territoire marocain par des études et cartes à différentes échelles, constituant un riche patrimoine scientifique et cartographique. Sa compilation dans un atlas national serait une première au Maroc et dans la région. Ce document, en plus de son intérêt scientifique, devrait devenir un outil pratique pour soutenir la recherche, anticiper les risques géologiques, protéger les milieux naturels et planifier l’aménagement du territoire.