Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, annonce 1,5 milliard de litres d’essence par mois au Nigéria 

La raffinerie Dangote, présentée comme l’un des plus grands projets industriels d’Afrique, a officiellement informé le régulateur nigérian NMDPRA de sa capacité à fournir 1,5 milliard de litres d’essence par mois à partir de décembre. Selon le groupe, cette cadence pourrait même atteindre 1,7 milliard de litres dès février 2026, de quoi réduire de manière significative la dépendance historique du Nigeria aux importations de carburant. Dans son courrier, le groupe insiste toutefois sur un point essentiel : pour garantir ces volumes de manière continue, il lui faudra un soutien opérationnel complet de l’État. 

Dans sa communication au régulateur, Dangote explique que les premières livraisons ont permis de démontrer la fiabilité de certains processus, mais que la production reste en dessous de son potentiel maximal en raison de plusieurs blocages logistiques et administratifs. Le groupe évoque notamment des lenteurs dans les procédures douanières pour les cargaisons de brut, des contraintes portuaires qui retardent les opérations de déchargement, ainsi que des difficultés dans l’acheminement de certains additifs indispensables à la formulation de l’essence destinée au marché local. 

Pour renforcer la transparence et faciliter la supervision, Dangote a demandé que des agents du NMDPRA soient présents quotidiennement sur le site dès le 1er décembre. Leur rôle serait de vérifier en temps réel les volumes produits, les stocks disponibles et la conformité des carburants avant leur distribution. Le groupe estime que cette présence de l’État permettra d’accélérer les validations et d’éviter les retards qui perturbent les expéditions. 

La capacité annoncée par la raffinerie, si elle est pleinement exploitée, pourrait couvrir presque toute la consommation nationale. Ce scénario représenterait un tournant majeur pour une économie qui dépense des milliards en importations depuis des décennies. Toutefois, Dangote reconnaît que la centralisation de la production dans une seule méga-infrastructure expose le pays à un risque systémique : une panne prolongée, un incident technique ou une rupture dans l’approvisionnement en brut suffirait à créer immédiatement une tension sur le marché. C’est pourquoi le groupe insiste sur la fluidité administrative, la réduction des blocages et l’appui logistique des institutions. 

Le régulateur n’a pas encore réagi officiellement à la lettre, mais le débat est déjà lancé dans l’opinion publique et au sein des milieux économiques. Beaucoup voient dans cette montée en puissance une chance pour le Nigeria de stabiliser son marché des carburants et de réduire les sorties de devises. D’autres appellent à la prudence, estimant que le pays ne doit pas dépendre entièrement d’un seul opérateur, même aussi important que Dangote, sans un cadre strict de supervision et de garanties industrielles. 

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