La prestigieuse cérémonie des CAF Awards 2025, organisée par la Confédération Africaine de Football (CAF) le 19 novembre à l’université Mohammed VI Polytechnic (UM6P) à Rabat, se distingue par son concept renouvelé : conjuguer performance sportive haut niveau et rayonnement des industries culturelles africaines. Le duo hôte composé de Angélique Kidjo, icône béninoise de la musique mondiale, et du comédien marocain Oualas souligne la volonté de la CAF de faire vivre un événement hybride, à la croisée du sport, de la musique et du spectacle.
La programmation artistique inclut la jeune voix marocaine Douaa Lahyaoui, le légendaire chanteur congolais Awilo Longomba et l’artiste ghanéo-britannique Fuse ODG, incarnant trois générations de la musique africaine et renforçant le message d’unité culturelle. 
Sur le plan sportif, les finalistes pour le titre de Joueur africain de l’année sont annoncés : Mohamed Salah (Égypte/Liverpool), Achraf Hakimi (Maroc/Paris SG) et Victor Osimhen (Nigeria/Galatasaray). Leurs saisons respectives – Salah avec 29 buts et 18 passes décisives, Hakimi ayant remporté la Ligue des Champions avec le PSG, Osimhen auteur de 26 buts en Turquie – illustrent la montée en puissance du football africain aux plus hauts standards. 
L’édition 2025 ne se limite plus à la remise de trophées. Elle place désormais l’économie du sport au centre : merchandising, droits médias, partenariats avec l’industrie musicale et mode, valorisation des athlètes comme marques à part entière. Le Maroc, en tant qu’hôte, ambitionne de consolider son statut de hub sportif et culturel en Afrique. Le choix de Rabat souligne également une stratégie d’attractivité : avant la CAN 2025, la capitale marocaine se positionne comme plateforme pour les grands événements panafricains. 
La dimension économique est réelle : selon certaines estimations internes à la CAF, l’édition pourrait mobiliser plus de 15 millions $ de partenariats directs – sponsoring, retransmissions télévisées, activations de marque – sans compter les retombées pour l’hôtellerie, la logistique et le tourisme à Rabat. En parallèle, le volet “industries créatives” est promu comme levier d’emploi jeunesse en Afrique. Toutefois, pour que ce mouvement soit durable, les acteurs devront structurer l’après-événement : capitaliser sur les talents, créer des programmes de formation et assurer un suivi commercial des lauréats.
On espère vraiment que le métissage entre sport et culture en Afrique, incarné par cette cérémonie, peut devenir un levier de création d’emplois, de valorisation de l’identité et de chaîne de valeur durable, et qu’il ne restera pas juste un grand spectacle ponctuel sans effet structurel réel.