La prochaine session du Conseil de sécurité consacrée au Sahara marocain n’est pas une simple formalité visant à proroger le mandat de la MINURSO. C’est un rendez-vous entre la diplomatie marocaine et l’Histoire. Lorsque les États-Unis qualifient, dans leur projet de résolution, l’initiative marocaine d’autonomie de « base la plus sérieuse et réaliste », il ne s’agit pas seulement d’une formule diplomatique : c’est une reconnaissance internationale de la maturité de la proposition marocaine, fruit d’années de travail patient, d’argumentation et de persuasion. C’est le moment où l’idée marocaine cesse d’être une option parmi d’autres pour devenir une référence onusienne, un cadre de solution légitime et partagé. Le centre de gravité du débat se déplace : désormais, la voie du règlement passe par Rabat, non par Tindouf.
Depuis l’origine du conflit, le Maroc a compris que les batailles de stabilité ne se gagnent pas par le vacarme mais par le temps. Sur le terrain, il a bâti ce qu’aucune propagande ne peut contester : des infrastructures, des investissements, des institutions locales solides. Les provinces du Sud incarnent aujourd’hui ce que peut produire une politique enracinée dans l’action et la vision. Ainsi, lorsque le ton du Conseil de sécurité évolue, il ne s’agit pas d’un parti pris de circonstance, mais de la reconnaissance d’un État qui a fait de la souveraineté un principe et du réalisme une méthode.
En face, l’Algérie et son mouvement séparatiste paraissent figés hors du temps. Leur discours ressasse un récit que l’Histoire a depuis longtemps relégué au passé, tandis que la réalité sur le terrain s’en éloigne chaque jour davantage. Alger, jadis fervente promotrice du référendum d’autodétermination, se retrouve aujourd’hui isolée à défendre une idée morte dans les textes avant même de disparaître des esprits. Son appareil médiatique s’agite, s’en prenant aux pays soutenant la nouvelle résolution, signe d’un malaise profond et d’un essoufflement stratégique.
Le vote attendu à la fin du mois marquera bien plus qu’une étape administrative : il signifiera la fin d’une illusion et l’ouverture d’une ère de réalisme. Le monde ne débat plus de la possibilité d’un statut d’autonomie, mais de la manière de le mettre en œuvre, dans une perspective consolidant la marocanité du Sahara et la stabilité régionale. La cause entre dans son tournant décisif : celui où la diplomatie calme triomphe du vacarme, la légitimité du mythe, et le Maroc de toutes les tentatives d’entraver sa marche vers la reconnaissance pleine et entière de sa souveraineté sur ses provinces du Sud.