Le tribunal de Westminster à Londres a rendu, ce lundi 2 mai 2025, un verdict de culpabilité à l’encontre d’un homme dans la cinquantaine, accusé de commettre un délit religieux perturbant l’ordre public, suite à l’incendie d’une copie du Coran devant le consulat turc en février dernier. Le tribunal a décidé d’imposer une amende de 240 livres sterling (soit environ 325 dollars) à Hamid Koskon, âgé de 50 ans, après avoir prouvé qu’il avait semé le chaos en proférant des insultes contre l’islam tout en portant une version brûlée du Coran. Koskon, un Britannique d’origine kurde et arménienne, a nié les accusations portées contre lui, affirmant qu’il protestait contre les politiques du gouvernement turc, et non contre la religion islamique. Il a également affirmé sur ses réseaux sociaux avoir été attaqué par un homme âgé portant un couteau, qui l’avait frappé et craché sur lui pendant l’incident, une scène largement diffusée en février dernier.
Dans les motifs de la décision, le juge John McGarva a déclaré que « brûler un livre religieux, bien que cela puisse être offensant pour certains, ne constitue pas en soi un comportement perturbateur ». Il a précisé que le chaos était dû à « l’heure et au lieu choisis, accompagnés de mots insultants, comme l’utilisation du terme ‘malédiction’ dirigé vers l’islam ». Le juge a souligné que l’attitude de Koskon ne constituait pas un simple acte de protestation politique, mais dépassait les limites de la liberté d’expression et perturbait l’ordre public.
De son côté, la National Secular Society a estimé que le procès représentait « un coup dur pour la liberté d’expression ». Le principal parti d’opposition au Royaume-Uni, le Parti conservateur, a exprimé un avis similaire, soulignant que le verdict revenait, en substance, à réintroduire la loi sur le blasphème, abrogée en 2008. Cette controverse survient dans un contexte de débat plus large en Grande-Bretagne sur les limites de la liberté d’expression, surtout lorsqu’elle touche aux symboles religieux et aux sensibilités communautaires.