Le gouvernement malgache a décrété jeudi un couvre-feu nocturne après une vague de manifestations violentes contre les coupures persistantes d’eau et d’électricité.
La police a eu recours à des balles en caoutchouc et à des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants descendus dans la rue afin de dénoncer des coupures d’électricité qui paralysent régulièrement les foyers et les entreprises pendant plus de 12 heures. Des barrages de fortune, érigés avec des pneus enflammés et des pierres, ont bloqué plusieurs axes de circulation. Dans l’après-midi, des scènes de pillage ont été signalées et plusieurs stations du nouveau téléphérique du pays ont été incendiées.
Selon les médias locaux, trois maisons appartenant à des personnalités politiques proches du président Nirina Rajoelina ont également été prises pour cible. Face à l’embrasement de la contestation, le chef de la police, Angelo Ravelonarivo, a annoncé l’instauration d’un couvre-feu de 19 heures à 5 heures, appliqué « strictement » jusqu’au retour du calme.
Le bilan exact des victimes demeure incertain : on ignore combien de personnes ont été blessées et si des décès sont à déplorer. Le mouvement, majoritairement mené par des jeunes, a pris de l’ampleur au cours des derniers jours, alimenté par les réseaux sociaux, en particulier Facebook.