Claudia Cardinale s’est éteinte mardi 23 septembre, dans sa demeure de Nemours, à l’âge de 87 ans, entourée de ses enfants. Ainsi s’en va une étoile dont l’éclat avait traversé les décennies, laissant dans le ciel du cinéma une traînée de beauté, de force et de grâce.
Née en 1938 à Tunis d’un père sicilien et d’une mère française, elle rêvait d’enseigner avant que le hasard d’un concours de beauté ne change le cours de sa vie. Son sourire, sa voix, sa présence rare la portèrent jusqu’à la Mostra de Venise. Là, les regards du cinéma italien se posèrent sur elle, et la métamorphosèrent en icône. Le destin venait de choisir Claudia Cardinale.
Elle devint l’ange et la muse des plus grands. Avec Visconti, elle fut Angelica dans Le Guépard, incendie de jeunesse et de passion. Avec Fellini, elle illumina Huit et demi, figure d’inspiration, apparition de rêve. Avec Sergio Leone, elle grava à jamais la mémoire des spectateurs dans Il était une fois dans l’Ouest, silhouette intemporelle au cœur d’un western devenu mythe. Son magnétisme, à la fois sauvage et raffiné, fit d’elle l’un des visages immortels du cinéma européen.
Naturalisée française, Claudia Cardinale reçut les plus grands hommages : un Lion d’Or à Venise, un Ours d’Or à Berlin, couronnements d’une carrière sans égal. « Son regard, sa voix et son aura habitent à jamais l’histoire du cinéma », a rappelé Rachida Dati. En Italie, Alessandro Giuli, ministre de la culture, a salué « l’une des plus grandes actrices italiennes de tous les temps ».
Mais Claudia Cardinale n’était pas seulement une actrice : elle était une femme libre, élégante, engagée. Avec sa fille, elle créa la Fondazione Claudia Cardinale, à Nemours, pour tendre la main aux jeunes talents, comme une torche passée aux générations futures.
Aujourd’hui, l’écran s’assombrit, mais son image reste suspendue, éclatante et douce. Claudia Cardinale n’appartient plus au temps : elle appartient à la légende.