Devant un stade Olympique plein à craquer, le Ghana a pris le Maroc à la gorge dès les premières minutes de cette demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations féminine. Sans complexe, les Black Queens ont imposé un pressing soutenu et tranchant, étouffant les premières tentatives marocaines. Leur récompense est venue à la 26e minute sur corner, lorsque Nyamekye, impériale dans les airs, a catapulté le ballon au fond des filets d’une tête puissante. Un coup de froid dans les tribunes, et un avantage logique pour une équipe ghanéenne plus entreprenante et précise dans les temps forts.
Bousculées mais pas abattues, les Lionnes de l’Atlas ont tenté de réagir avec calme et méthode, en posant le jeu et en multipliant les phases de possession. Les milieux marocaines ont cherché à faire vivre le ballon, alternant les décalages sur les ailes et les tentatives de pénétration dans l’axe. Mais la rigueur défensive du Ghana a fermé tous les espaces, et les rares incursions de Sanaâ ou Mssoudy ont manqué de tranchant à la finition. Malgré l’appui indéfectible du public, les Marocaines sont rentrées aux vestiaires sans avoir réellement inquiété la gardienne adverse.
Cette première période, tendue et tactique, a révélé deux philosophies de jeu : le réalisme ghanéen, fondé sur l’impact physique et l’efficacité sur coup de pied arrêté, contre la volonté marocaine de construire patiemment et de faire valoir sa technique. Avec un seul but d’écart, rien n’est encore joué, mais les joueuses de Reynald Pedros devront revenir sur la pelouse avec davantage de verticalité, d’intensité et de prise de risque pour inverser la dynamique. Le Ghana, lui, a déjà pris une option mentale, en s’imposant dans les duels et dans les esprits.