Brahim Díaz : un diamant négligé par le Real Madrid ?

Depuis plusieurs mois, Brahim Díaz incarne l’un des paradoxes les plus frustrants du football moderne. Talentueux, décisif lorsqu’on lui en donne l’occasion, et désormais international marocain, le milieu offensif de 24 ans semble pourtant cantonné à un rôle de figurant au Real Madrid, depuis l’arrivée de Xabi Alonso sur le banc. Un constat d’autant plus amer que Brahim est, selon de nombreux observateurs, l’un des joueurs les plus créatifs de sa génération, et que le club madrilène, en pleine reconstruction offensive, semble ignorer un atout précieux qu’il a pourtant sous la main.

Brahim n’est pas un inconnu. Révélé très jeune à Manchester City, éblouissant au Milan AC, brillant en Ligue des champions la saison dernière sous les ordres d’Ancelotti, il a montré qu’il savait répondre présent dans les grands rendez-vous. Sa décision de représenter le Maroc à l’international a été saluée dans tout le Royaume comme un geste fort, chargé de sens, et porteur d’espoir pour une sélection en quête de titre continental. Et pourtant, en ce début de saison 2025-2026, il peine à grappiller des minutes. Le nouveau coach, Xabi Alonso, semble privilégier d’autres profils, plus rigides, moins inventifs, reléguant Brahim au rang de joker de luxe, parfois même de simple remplaçant.

Le Real Madrid, pourtant habitué à valoriser ses joyaux, semble cette fois rater le coche. À force d’accumuler des stars et de ne pas construire autour des joueurs réellement performants, le club risque de perdre l’un de ses talents les plus précieux. Le football a prouvé qu’un joueur a besoin de rythme, de confiance, de liberté pour exprimer son potentiel. Priver Brahim de cela, c’est non seulement le freiner, mais c’est aussi prendre le risque de voir sa courbe ascendante se briser prématurément. Le Real ne lui rend pas justice, ni sportivement, ni humainement.

À l’horizon se profile pourtant une échéance cruciale : la Coupe d’Afrique des Nations en décembre prochain. Pour Brahim Díaz, ce tournoi représente plus qu’une compétition. C’est une opportunité de s’affirmer comme leader d’un Maroc ambitieux, de porter haut les couleurs d’un pays qui l’a pleinement adopté, et pourquoi pas, d’ajouter une ligne majeure à son palmarès. Mais pour briller au service de sa nation, encore faut-il arriver en forme, avec du temps de jeu et du rythme dans les jambes. À rester sur le banc madrilène, il prend le risque d’arriver essoufflé à un moment qui pourrait pourtant changer sa carrière.

Dès lors, une question s’impose : Brahim doit-il quitter Madrid avant qu’il ne soit trop tard ? Probablement, oui. Par respect pour lui-même, pour son talent, pour sa trajectoire. Un départ, même temporaire, vers un club qui lui accorde la confiance et le statut qu’il mérite, pourrait relancer une carrière déjà brillante, mais en danger d’enlisement. Rester dans l’ombre ne sied pas à un joueur aussi lumineux. Le Real Madrid a les moyens de le retenir, encore faut-il qu’il veuille vraiment l’utiliser. Sinon, il risque de perdre bien plus qu’un joueur : il perdrait un artiste.

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