Bénin : une tentative de coup d’État déjouée, le pouvoir affirme garder le contrôle

Le Bénin a vécu une matinée sous tension ce dimanche, lorsqu’un groupe de militaires est apparu sur la télévision publique pour annoncer la dissolution du gouvernement et la suspension des institutions. Le putsch a été rapidement déclaré « maîtrisé » par les autorités, qui assurent que l’ordre constitutionnel n’a jamais réellement vacillé. Selon le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, il s’agissait d’une mutinerie menée à l’aube par un petit groupe de soldats cherchant à renverser le président Patrice Talon, en fin de second mandat. 

Quelques heures après cette déclaration spectaculaire des mutins, les Forces armées béninoises sont intervenues pour reprendre le contrôle des points stratégiques, dont la télévision nationale. Le pouvoir affirme que les putschistes ont été neutralisés ou arrêtés, tandis que d’autres seraient en fuite. Une douzaine de militaires auraient déjà été interpellés, d’après des sources sécuritaires, même si l’identité du meneur présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, reste incertaine. 

Cette tentative de renversement survient à quelques mois de l’élection présidentielle d’avril 2026, que Patrice Talon a affirmé ne pas vouloir disputer. Dans un discours adressé à la nation, le chef de l’État a déclaré que la situation était « totalement sous contrôle » et a invité la population à poursuivre normalement ses activités. Le Nigeria, voisin et poids lourd régional, a annoncé avoir apporté un soutien militaire au Bénin dans le cadre de la riposte, tandis que la CEDEAO a fermement condamné cette « entreprise inconstitutionnelle » et annoncé un appui accru au pouvoir béninois. 

La tentative de putsch intervient dans un contexte ouest-africain marqué par une série de coups d’État au cours des dernières années, fragilisant une région déjà confrontée à l’insécurité djihadiste et aux crises politiques. Malgré une réputation de stabilité depuis 1991, le Bénin n’échappe pas à ces tensions, alors que son nord fait face à une montée de la violence armée. Les autorités assurent toutefois que les institutions tiennent « fermement » et que toute dérive militaire sera sanctionnée. 

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