L’activiste égypto-britannique Alaa Abd el-Fattah, figure emblématique du Printemps arabe, pourrait retrouver la liberté dans les prochains jours. Mardi, le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a ordonné l’examen d’une pétition déposée par le Conseil national des droits de l’homme, réclamant la grâce présidentielle pour sept détenus, dont le célèbre blogueur. Selon le comité des grâces présidentielles, cité par l’agence Reuters, la décision devrait intervenir sous peu.
Condamné en décembre 2021 à cinq ans de prison pour avoir dénoncé sur les réseaux sociaux la mort d’un prisonnier, Alaa Abd el-Fattah avait entamé une nouvelle grève de la faim le 1er septembre pour protester contre sa détention. Cette forme de résistance, qu’il a déjà utilisée à plusieurs reprises, a contribué à remettre son sort au centre des débats sur les droits humains en Égypte.
Sa famille, en particulier sa mère, a multiplié les actions pour alerter l’opinion publique, allant jusqu’à observer plusieurs grèves de la faim en solidarité. Les autorités britanniques ont également exercé une pression constante pour obtenir la libération de leur ressortissant, faisant de son cas une question diplomatique sensible entre Londres et Le Caire.
Figure de la dissidence depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011, Alaa Abd el-Fattah est devenu l’un des symboles de la répression qui s’est durcie après le coup d’État militaire de 2013 mené par Abdel-Fattah al-Sissi. Son éventuelle libération marquerait un tournant dans un dossier qui cristallise, depuis plus d’une décennie, les tensions entre aspirations démocratiques et verrouillage autoritaire en Égypte.