Antananarivo : les internes en médecine descendent dans la rue, la tension monte devant le ministère de la Santé

Ce mardi, la colère a grondé dans les rues de la capitale malgache. Des centaines d’étudiants et d’internes en médecine de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) ont quitté leurs services pour manifester devant le ministère de la Santé, réclamant de meilleures conditions de travail et une revalorisation salariale.

Mais la marche pacifique a rapidement dégénéré. À quelques mètres du ministère, un important dispositif policier a bloqué la progression des manifestants, provoquant des heurts. Des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser la foule, transformant le quartier en scène de tension.

« Nous cessons le travail. Personne ne retournera à l’hôpital tant que nos revendications ne seront pas entendues », déclare une interne de 22 ans, visiblement épuisée. « La qualité des soins est catastrophique : nous manquons de matériel, les équipements sont vétustes, et nos salaires sont dérisoires. Les étudiants en médecine touchent seulement 25 centimes d’euro par jour », ajoute-t-elle.

Les grévistes demandent une augmentation de leur rémunération à environ 240 euros par mois — l’équivalent d’un euro de l’heure — ainsi qu’une amélioration des conditions d’exercice dans les hôpitaux publics. La situation sanitaire du pays est jugée critique : infrastructures délabrées, pénurie chronique de médicaments et services débordés.

Après plus d’une heure de discussions avortées, les forces de l’ordre ont dispersé le rassemblement. En réaction, les syndicats d’internes ont annoncé la suspension du service minimum dans les établissements publics, paralysant davantage un système de santé déjà au bord de la rupture.

À Antananarivo, la contestation des blouses blanches prend désormais des airs de crise nationale — celle d’une jeunesse formée pour soigner, mais abandonnée par un système malade.

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