À Antananarivo, la jeunesse malgache descend dans la rue pour contester le pouvoir. Étudiants, artistes et jeunes entrepreneurs, inspirés par des mouvements similaires ailleurs dans le monde, s’opposent aux forces de l’ordre, tandis que le président Andry Rajoelina dénonce une instrumentalisation politique et des cyberattaques.
Dans un studio de musique transformé en quartier général, ces jeunes préparent chaque manifestation avec minutie : bouteilles d’eau, sérum physiologique, masques… tout est prévu pour affronter les gaz lacrymogènes. La plupart sont issus de la Génération Z, ultra-connectée et influencée par les mobilisations observées au Népal ou ailleurs. « Grâce aux réseaux sociaux, on comprend qu’on peut agir. On est une génération TikTok, mais on peut changer les choses », explique Annah Rahajason, étudiante et organisatrice d’événements.
Dans les rues de la capitale, les confrontations s’intensifient. Les manifestants lancent des pierres, les forces de l’ordre répliquent par des tirs de gaz lacrymogènes. Face à cette contestation grandissante, Andry Rajoelina a pris la parole dans une vidéo diffusée sur Facebook. Il accuse ses opposants politiques d’instrumentaliser la jeunesse et affirme que des « robots » mèneraient des cyberattaques pour déstabiliser le pays. Le président évoque aussi un complot visant les installations électriques, impliquant, selon lui, des employés corrompus de la société publique Jirama.
Le chef de l’État a conclu en rappelant qu’il avait été élu pour un mandat de cinq ans et en appelant au dialogue, sans pour autant apaiser la colère d’une génération déterminée à faire entendre sa voix.