Dans une démarche inédite reflétant un changement culturel et social notable, la société Sanlam Maroc a lancé en avril dernier la première assurance destinée aux chiens et aux chats, baptisée Assur Chien Chat. Cette assurance, qui peut couvrir jusqu’à 90 % des frais, témoigne d’une évolution significative dans la perception des animaux de compagnie au Maroc, désormais considérés comme des membres à part entière de la famille, et non plus comme de simples compagnons. Cette évolution soulève néanmoins des questions sur son adéquation avec le contexte socio-économique du pays.
Cette offre répond à une demande croissante des propriétaires d’animaux, notamment dans les grandes villes, confrontés aux coûts élevés des soins vétérinaires. L’assurance couvre divers frais, tels que les visites régulières chez le vétérinaire, les urgences, les interventions chirurgicales, les vaccinations et les traitements antiparasitaires. Elle prend également en compte des aspects non médicaux, comme le soutien psychologique en cas de perte de l’animal, voire le remplacement par un nouvel animal, témoignant d’une compréhension approfondie du lien affectif entre les propriétaires et leurs compagnons.
Toutefois, cette initiative n’a pas manqué de susciter la controverse. Si certains la voient comme un signe de progrès social méritant d’être salué, d’autres la jugent comme une priorité déséquilibrée, surtout dans un pays où la couverture santé humaine reste insuffisante et les inégalités sociales prononcées. Les détracteurs estiment que la mise en place d’une assurance animale devrait s’accompagner d’une réforme plus large en matière de justice sanitaire et sociale. Cette initiative ouvre ainsi un débat sur les limites du progrès social, la répartition des ressources et l’équilibre entre le bien-être des humains et celui des animaux dans un contexte sociétal complexe.
