Anok Yai a été couronnée Mannequin de l’Année 2025 lors du gala du British Fashion Council à Londres, une récompense qui confirme son statut d’icône mondiale. Mais au-delà des projecteurs, la jeune femme a saisi ce moment pour attirer l’attention sur la crise qui frappe le Soudan et le Soudan du Sud. Depuis la scène du Royal Albert Hall, elle a dénoncé les violences qu’elle qualifie de « massacre » et a appelé la communauté internationale à agir, transformant la cérémonie en tribune humanitaire.
Dans son discours, Anok Yai a également adressé un message puissant aux jeunes filles noires du monde entier : leur couleur n’est pas une faiblesse, mais une source de dignité, de force et de possibilités. Une déclaration qui résonne pleinement avec son propre parcours, marqué par les obstacles liés à la représentation dans la mode. Ce prix, pour beaucoup attendu depuis longtemps, vient couronner des mois de défilés majeurs, de campagnes internationales et de couvertures prestigieuses.
L’histoire d’Anok Yai est celle d’une ascension fulgurante : née en Égypte de parents ayant fui la guerre au Soudan, elle s’installe aux États-Unis très jeune. En 2017, sa vie bascule lorsqu’une photo prise lors d’un événement universitaire devient virale. Étudiante en biochimie, elle est repérée par les grandes agences et démarre une carrière qui l’amène à entrer dans l’histoire en 2018 en ouvrant un défilé Prada, une première pour une mannequin noire depuis Naomi Campbell.
Aujourd’hui, à 27 ans, Anok Yai dépasse le simple statut de star de la mode. Elle incarne un changement durable, mêlant réussite, représentation et engagement. Son sacre aux Fashion Awards n’est pas seulement une récompense : c’est un message d’identité, de solidarité et d’espoir adressé à toutes les communautés touchées par les conflits et les discriminations.