En Tanzanie, les autorités ont annoncé l’interdiction de toute manifestation programmée pour le 9 décembre, estimant qu’elle ne respectait pas les exigences légales. La police affirme n’avoir reçu aucune notification officielle émanant d’organisateurs identifiés, alors que les appels à descendre dans la rue circulaient largement sur les réseaux sociaux. Selon son porte-parole David Misime, plusieurs « tactiques illégales » relevées autour de cette mobilisation justifient le refus d’autorisation.
Cette décision s’inscrit dans un climat politique tendu, où l’opposition comme plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une pression grandissante sur les voix critiques. Elles évoquent également de lourds bilans humains lors des troubles qui ont entouré la récente réélection de la présidente Samia Suluhu Hassan, un scrutin marqué par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition. Les autorités réfutent ces chiffres, les qualifiant d’exagérés, tout en refusant de publier leurs propres données.
La police affirme que les organisateurs appelaient à des actions susceptibles de perturber l’ordre public, comme la paralysie de certains services essentiels ou la prise de biens. De leur côté, des experts de l’ONU ont exhorté le gouvernement à garantir le droit de réunion pacifique et à éviter un nouvel épisode de violence, rappelant que les tensions post-électorales ont profondément marqué le pays. La présidente Hassan, qui a promis d’enquêter sur les violences passées, a assuré que les autorités « seront prêtes » face à toute nouvelle tentative de mobilisation.
Cette situation attire également l’attention internationale : les États-Unis ont annoncé réexaminer leur relation avec la Tanzanie, exprimant des préoccupations concernant les libertés publiques, la sécurité des civils et le climat d’investissement. Pour l’heure, les organisateurs de la manifestation du 9 décembre n’ont pas encore réagi à son interdiction.