Dans le territoire de Masisi, à l’est de la République démocratique du Congo, une vaste campagne de vaccination contre la rougeole est en cours pour tenter d’enrayer une épidémie qui touche massivement les enfants. Les équipes de santé locales, soutenues par Médecins Sans Frontières (MSF), ont été déployées en urgence dans une région meurtrie par un conflit prolongé et par l’une des plus importantes crises de déplacement interne au monde.
« La population cible que nous avions initialement estimée est aujourd’hui beaucoup plus élevée », explique le Dr Toussaint Selemani, médecin et chef de service en pédiatrie pour MSF. « Les mouvements de population liés aux violences et aux fuites massives compliquent l’organisation de la campagne », ajoute-t-il, soulignant les défis logistiques dans un territoire où les habitants se déplacent constamment pour fuir les combats.
Masisi doit également faire face à d’autres épidémies, notamment le choléra et la variole, qui accentuent la pression sur un système de santé déjà fragilisé. Le territoire abrite Rubaya, l’un des plus grands gisements de coltan au monde, aujourd’hui contrôlé par les rebelles du M23, régulièrement accusés de trafic de minerais. Depuis le début de l’année, l’avancée du groupe armé a provoqué près de 3 000 victimes et poussé environ sept millions de personnes sur les routes de l’exode.
Si l’intensité des combats a légèrement diminué grâce aux efforts diplomatiques, des affrontements sporadiques continuent de causer des pertes civiles. Dans ce climat d’instabilité, la République démocratique du Congo et le Rwanda doivent signer ce jeudi, à Washington, un accord de paix présenté comme une étape cruciale pour stabiliser la région et permettre une intervention humanitaire plus efficace.
