Le vice-président américain, JD Vance, a annulé une visite officielle au Kenya prévue pour la fin du mois, une décision qui intervient après le revirement du président Donald Trump concernant sa participation au prochain sommet du G20 en Afrique du Sud. Cette volte-face marque un signal diplomatique fort de la part de Washington, qui renonce à se rendre à un rendez-vous international majeur sur le sol africain, quelques semaines seulement avant son ouverture.
La Maison-Blanche a en effet indiqué vendredi qu’aucun représentant américain n’assisterait au sommet, invoquant des accusations de violations des droits de l’homme à l’encontre de la minorité blanche afrikaner en Afrique du Sud. Pretoria a rejeté ces accusations, dénonçant une lecture « idéologique et infondée » de sa politique intérieure. Cette posture américaine, inédite dans l’histoire récente du G20, accentue les tensions diplomatiques entre Washington et Pretoria, tout en ravivant les débats sur l’approche américaine vis-à-vis du continent africain.
Au Kenya, l’annulation de la visite du vice-président a suscité des interrogations, alors même que Nairobi espérait concrétiser un accord commercial bilatéral avant la fin de l’année. Dans un communiqué, le gouvernement kényan a toutefois assuré que cette décision « n’affecterait pas les relations solides et durables entre les deux pays », rappelant que le partenariat stratégique avec Washington repose sur des fondements économiques et sécuritaires de long terme, notamment en matière de lutte contre le terrorisme dans la région.
Ce revers diplomatique survient dans un contexte complexe. En 2024, l’ancien président Joe Biden avait désigné le Kenya comme allié majeur non-membre de l’OTAN, une reconnaissance rare pour un pays africain. Mais ces derniers mois, Nairobi a fait l’objet de critiques au Congrès américain en raison de son rapprochement accru avec la Chine, acteur économique dominant sur le continent. Si la Maison-Blanche n’a pas encore commenté l’annulation, cette décision illustre la reconfiguration des priorités américaines en Afrique et laisse entrevoir de nouvelles frictions dans un environnement géopolitique marqué par la compétition des puissances.