Les États-Unis semblent entrevoir une sortie du plus long « shutdown » de leur histoire moderne — une paralysie partielle de l’administration fédérale déclenchée par l’absence d’accord budgétaire entre le Congrès et la Maison-Blanche. Depuis six semaines, plusieurs agences gouvernementales fonctionnent au ralenti, des centaines de milliers de fonctionnaires sont en congé forcé ou travaillent sans salaire, et de nombreux services publics essentiels tournent au minimum.
Dimanche, le Sénat américain a voté à 60 voix contre 40 pour adopter une loi de compromis portant sur le financement temporaire du système de santé. Ce texte, négocié sous pression alors que les effets du shutdown se durcissent, répond à une revendication démocrate de longue date : garantir la continuité des subventions pour les soins de santé. Toutefois, cet accord ne règle pas tout. Un second vote — crucial — doit encore avoir lieu afin de prolonger les crédits d’impôt prévus par l’Affordable Care Act, dont l’expiration est prévue le 1er janvier.
« Je m’attends à ce que les républicains et la Maison-Blanche reviennent à la table dans les prochaines semaines. Et s’ils refusent, ils porteront la responsabilité des hausses catastrophiques de primes qui s’annoncent », a averti la sénatrice démocrate Catherine Cortez Masto, en appelant à un compromis durable pour éviter une aggravation de la crise sociale. Les démocrates accusent l’exécutif de traîner des pieds, tandis que les républicains dénoncent une stratégie budgétaire coûteuse.
L’accord provisoire adopté prévoit le financement de plusieurs programmes essentiels : aide alimentaire, services destinés aux anciens combattants et fonctionnement du pouvoir législatif. D’autres budgets seraient prolongés jusqu’à la fin janvier, offrant plus de deux mois supplémentaires pour conclure un accord global sur les dépenses. Le texte inclut également le rétablissement des postes fédéraux supprimés par l’administration Trump dans le cadre du shutdown, avec la garantie du versement des salaires impayés. Une avancée, certes fragile, mais qui pourrait marquer le début de la fin d’une crise budgétaire majeure.