Dans un contexte où les appels à réformer la scène politique marocaine se multiplient, un récent sondage du Centre marocain pour la citoyenneté met en lumière une profonde crise de confiance entre les citoyens et les partis politiques. Selon les résultats de cette enquête, menée du 31 juillet au 31 août 2025 auprès de 1 197 participants issus de diverses catégories et régions, 94,8 % des sondés déclarent ne pas faire confiance aux partis politiques, tandis que 96,7 % estiment que cette confiance a nettement reculé par rapport aux années précédentes.
La majorité des participants attribuent ce recul marqué à des causes récurrentes, principalement les conflits d’intérêts et l’abus de pouvoir (83,3 %), la corruption financière et administrative (64,7 %) et l’utilisation des fonds publics à des fins personnelles (60,7 %). Ils citent également les promesses électorales non tenues et la communication trompeuse (59,6 %), l’absence des responsables politiques après les campagnes électorales (45,7 %), le changement de discours une fois au pouvoir (43 %), l’évitement de la reddition de comptes (37,3 %) et l’attitude condescendante ou le mépris affiché par certains responsables (35,6 %).
Concernant les mécanismes d’ascension au sein des partis, 64,3 % des sondés estiment que l’argent est le principal facteur, suivi des relations personnelles et du népotisme (60,8 %), puis de la loyauté et de la flatterie envers la direction (57,4 %). La compétence et l’expérience organisationnelle ne recueillent que 28,5 % de confiance. Quant à la présence sur le terrain, à l’ancrage régional et au militantisme interne, ils sont perçus comme des facteurs secondaires ne menant pas nécessairement aux postes de décision.
En conclusion, les Marocains jugent que le rétablissement de la confiance envers les partis passe par des mesures strictes consistant à lier responsabilité et reddition de comptes, interdire l’achat de voix, renforcer les conditions d’éligibilité, respecter les promesses électorales, limiter le nombre de mandats des dirigeants des partis et adopter une plus grande transparence dans la gouvernance interne.