Le gouvernement britannique a décidé d’interdire aux officiers de l’armée israélienne de suivre les programmes académiques du Royal College of Defence Studies (RCDS), l’une des plus prestigieuses institutions militaires du Royaume-Uni, une mesure qualifiée par la presse d’« sanction inédite » contre Israël. Selon le Telegraph, la décision entrera en vigueur dès l’an prochain, alors que la RCDS accueillait deux officiers israéliens par session depuis des décennies — une première depuis la création de l’école en 1927.
Cette décision a provoqué la colère de l’establishment militaire israélien. Le directeur général du ministère israélien de la Défense, le général Amir Baram, a adressé une lettre de protestation virulente, qualifiant la mesure de « discrimination flagrante » et de « reniement honteux d’un partenariat historique en temps de guerre ». Ancien élève du RCDS lui-même, il a averti que cette exclusion ne met pas seulement en péril la sécurité d’Israël, mais pourrait aussi nuire à celle du Royaume-Uni, soulignant le rôle de son pays dans la protection des voies commerciales internationales, la prévention de la prolifération des armes de destruction massive et les efforts pour libérer les otages détenus par le Hamas.
Le ministère britannique de la Défense a défendu sa décision en rappelant que les programmes de la RCDS reposent sur le respect du droit international, allusion aux violations imputées à Israël dans la guerre de Gaza. Il a ajouté que l’escalade militaire décidée par le gouvernement israélien était « une erreur », et insisté sur la nécessité d’une solution diplomatique assurant un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages et l’augmentation de l’aide humanitaire aux habitants de Gaza.
Cette mesure intervient alors que la pression politique s’accentue sur le gouvernement de Keir Starmer pour adopter une ligne plus ferme à l’égard d’Israël, après des rapports onusiens et médiatiques évoquant une famine sans précédent à Gaza l’été dernier. Londres a déjà annulé 30 licences d’exportation d’armes sur 350 destinées à Israël et a empêché ses représentants d’assister à l’un des plus grands salons de l’armement du pays la semaine passée.
Pour plusieurs observateurs, cette décision pourrait préfigurer des mesures britanniques encore plus radicales sur le dossier israélo-palestinien. Keir Starmer devrait annoncer, lors des réunions de l’Assemblée générale de l’ONU, la reconnaissance par son pays de l’État palestinien, à condition d’un cessez-le-feu à Gaza et de l’absence d’annexions israéliennes en Cisjordanie. Une étape qui redessinerait les relations britannico-israéliennes et ouvrirait, en parallèle, de nouvelles perspectives pour la cause palestinienne sur la scène internationale.