Le cancer demeure l’une des maladies qui suscitent le plus d’inquiétude à l’ère moderne, non seulement en raison de sa gravité et de la complexité de ses traitements, mais aussi à cause du flou entourant ses véritables causes. Dans ce contexte, une question revient avec insistance : le stress psychologique excessif peut-il être l’un des facteurs favorisant l’apparition du cancer ? Ce questionnement reflète une prise de conscience grandissante des effets des pressions quotidiennes sur la santé physique et mentale, surtout dans un mode de vie contemporain qui expose en permanence l’individu au stress et à l’anxiété.
À ce sujet, la spécialiste en oncologie, Dr Fadwa Kchach, a affirmé dans une déclaration à THE PRESS qu’aucune étude scientifique n’a pu démontrer de manière formelle que le stress entraîne directement le cancer. Toutefois, certaines recherches mettent en évidence une relation indirecte : le stress chronique peut accroître le risque de développer un cancer ou accélérer son évolution dans l’organisme.
La Dr Kchach souligne que la difficulté réside dans la mesure précise du stress, ce qui limite la portée des études dans ce domaine. De plus, l’impact du stress varie d’une personne à l’autre : certains arrivent à le gérer sans répercussions visibles sur leur santé, alors que d’autres subissent des effets notables même avec de faibles niveaux de tension. Cela rend ardu l’établissement de conclusions scientifiques définitives. La plupart des travaux reposent donc davantage sur l’observation que sur l’expérimentation directe.
Elle explique que le lien entre stress et cancer peut s’éclairer à travers les mécanismes biologiques déclenchés dans le corps. Le stress chronique entraîne une sécrétion prolongée du cortisol, hormone clé de la réponse au stress. Si ce processus est bénéfique à court terme pour affronter une situation difficile, sa persistance à des niveaux élevés engendre de nombreux problèmes de santé, tels que l’augmentation de l’inflammation et l’affaiblissement du système immunitaire.
Ce déficit immunitaire, poursuit-elle, réduit la capacité de l’organisme à contrer l’apparition de cellules cancéreuses ou à réparer les dommages causés à l’ADN par des facteurs externes. Il limite également l’efficacité des défenses face à certains virus scientifiquement liés au cancer, comme le HPV.
À cela s’ajoute le fait que le stress chronique peut pousser certains individus à adopter des comportements nocifs – tabagisme, consommation d’alcool, alimentation déséquilibrée qui sont, eux, des facteurs de risque avérés de cancer.
En conclusion, la Dr Kchach estime que « le stress excessif ne constitue pas une cause directe du cancer, mais il affaiblit les défenses de l’organisme et crée un terrain plus propice à son développement par des mécanismes indirects. D’où l’importance de gérer son stress et d’adopter un mode de vie sain pour préserver l’équilibre physique et psychologique ».