Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé, ce mardi 26 août 2025, que son pays ne rejoindra pas l’initiative que plusieurs alliés occidentaux prévoient de présenter le mois prochain devant l’Assemblée générale des Nations unies concernant la reconnaissance de l’État de Palestine. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre canadien Mark Carney, Merz a affirmé que la position de Berlin est « claire » sur ce dossier, déclarant que « les conditions ne sont pas encore réunies pour reconnaître l’État palestinien ».
Cette déclaration intervient alors que les initiatives internationales en faveur de la reconnaissance de la Palestine se multiplient. Le mois dernier, le Canada a annoncé son intention de voter en faveur de cette reconnaissance aux Nations unies, emboîtant le pas au Royaume-Uni et à la France. Les prochaines réunions de l’Assemblée générale en septembre devraient connaître une forte dynamique autour de l’avenir de la question palestinienne, notamment avec l’annonce par Paris de la tenue d’un sommet avec la participation de l’Arabie saoudite pour discuter de ce dossier, où le président français Emmanuel Macron envisage de franchir officiellement le pas de la reconnaissance.
Parallèlement, Israël fait face à une pression diplomatique croissante depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023, alors que s’intensifient les mesures punitives et que les positions européennes évoluent. Les initiatives de la France, du Canada et d’autres pays européens ont suscité de vives critiques de la part de Tel-Aviv, qui a réagi en annonçant des plans de construction de nouvelles colonies en Cisjordanie, une décision perçue par certains observateurs comme un moyen de compromettre toute perspective future d’un État palestinien indépendant.
Selon des rapports internationaux, plus de 140 pays à travers le monde ont déjà reconnu l’État de Palestine, parmi lesquels des pays européens de premier plan comme l’Espagne, la Norvège, l’Irlande et la Slovénie. D’autres nations, telles que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Malte et le Portugal, ont également manifesté leur volonté de rejoindre cette dynamique, témoignant d’un soutien mondial croissant malgré les réticences de certaines grandes puissances comme l’Allemagne.
Des analystes estiment que cette divergence de positions au sein de l’Occident reflète un équilibre délicat entre les pressions populaires et la volonté de maintenir des relations étroites avec Israël. Alors que certains pays européens considèrent la reconnaissance de la Palestine comme une étape nécessaire pour relancer la solution à deux États, Berlin préfère temporiser et ne pas franchir ce cap tant que le conflit et ses complexités politiques et territoriales persistent.