Une offensive médiatique qui trahit un vieux réflexe colonial

Ce que publie désormais Le Monde ne relève plus du simple exercice journalistique : il s’agit d’une campagne organisée, qui dépasse les limites de la critique pour s’aventurer sur le terrain de la déformation et du discrédit. Sa dernière sortie, insinuant une supposée « fin de règne » du roi Mohammed VI et décrivant le Maroc comme un État livré aux contradictions, aux dérives et aux arrangements opaques, illustre cette dérive. Comme si ce pays, enraciné dans l’histoire et qui a traversé les siècles en déjouant tutelles et complots, n’était qu’une entité fragile attendant qu’un journal étranger lui rédige son acte de décès.

À l’épreuve des faits, ces affirmations vacillent. Le souverain a présidé un Conseil des ministres, reçu des ambassadeurs et des responsables de premier plan, lancé des projets stratégiques, prononcé des discours majeurs et accordé des grâces à l’occasion de fêtes nationales et religieuses. Autant d’actes officiels, publics et documentés, qui suffisent à invalider la thèse du « vide institutionnel » que la rédaction parisienne tente d’accréditer. Ce n’est pas là une enquête journalistique mais un amalgame, délibéré, entre rumeur, opinion et information falsifiée.

L’écueil le plus révélateur, toutefois, ne réside pas uniquement dans ces contre-vérités, mais dans une posture intellectuelle empreinte d’un certain paternalisme colonial. Le Monde s’arroge le droit de juger une monarchie plusieurs fois centenaire, de distribuer les notes et de rendre ses verdicts comme une instance supérieure à la souveraineté marocaine. Sous couvert de liberté de la presse, se dissimule un vieux discours de domination que l’on croyait relégué aux archives de l’histoire.

Il n’est pas anodin que ces attaques surviennent à l’occasion de la Fête du Trône. Depuis 2009, puis en 2015, en 2019 et encore aujourd’hui, le quotidien français choisit ce moment symbolique pour distiller ses insinuations, à travers des dossiers nourris de sources douteuses et de récits orientés. La répétition révèle moins un hasard éditorial qu’un agenda politique. Et le silence de l’Élysée, parfaitement informé de la proximité de cette rédaction avec les cercles du pouvoir parisien, ne peut passer pour de la neutralité : il équivaut à un double langage, proclamant officiellement la « stratégie partagée avec Rabat » tout en tolérant, voire en cautionnant, la répétition de campagnes hostiles.

La réalité demeure : le Maroc n’est pas ébranlé par des articles à charge. Ni sa légitimité, ni la solidité de ses institutions ne se réduisent à quelques colonnes imprimées à Paris. Le Royaume est une nation-État forte de son histoire, une monarchie ancrée dans la durée, et un souverain qui exerce son autorité avec discernement et constance. Les offensives médiatiques ne saperont que la crédibilité de ceux qui les orchestrent. Face à elles, la résilience d’un pays, la continuité de ses institutions et la sagesse de son roi demeurent.

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