À Abidjan, Laurent Gbagbo a de nouveau haussé le ton contre un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara. Devant ses partisans réunis samedi, l’ancien président ivoirien et chef du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a dénoncé ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » de son successeur, tout en affirmant qu’il sera bien candidat à la prochaine présidentielle. À 80 ans, il se dit déterminé à faire barrage à la reconduction du chef de l’État sortant, déjà en lice pour sa propre succession.
Mais la candidature de Laurent Gbagbo reste entourée d’incertitudes. Exclu de la liste électorale depuis 2018, à la suite de sa condamnation dans l’affaire du braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest lors de la crise postélectorale de 2010-2011, l’ancien chef d’État réclame toujours sa réintégration. Or, à moins de trois mois du scrutin, la question demeure sans réponse et divise au sein même de son parti.
Face à cette impasse, certains cadres du PPA-CI évoquent déjà un plan B. Une option qui a provoqué de vives tensions en interne. La proposition a notamment conduit à l’exclusion d’Ahoua Don Mello, fidèle compagnon de Gbagbo, qui a choisi de se lancer seul dans la course en annonçant sa candidature pour octobre. Une fracture qui illustre les dilemmes stratégiques du parti d’opposition, partagé entre loyauté à son leader historique et nécessité de rester présent dans l’arène électorale.
