Le ciblage de la tente des journalistes à Gaza porte le bilan des journalistes tués à 237 depuis le début de la guerre

Cinq journalistes palestiniens, dont les correspondants Anas Al-Sharif et Mohamed Qreiqaa, ont été tués tard dans la nuit du dimanche 10 août 2025 lors d’un bombardement israélien ayant visé une tente réservée aux médias devant le complexe médical Al-Shifa, dans la ville de Gaza. Des médias palestiniens et israéliens ont confirmé que cette attaque, qualifiée de violation flagrante des lois internationales protégeant les journalistes en temps de conflit, est intervenue quelques heures après un discours du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou accusant les médias de « falsifier la réalité » sur la situation dans la bande de Gaza.

Le bureau d’information gouvernemental à Gaza a indiqué que l’attaque avait entraîné la mort d’Anas Al-Sharif, Mohamed Qreiqaa, Ibrahim Zahir, Moamen Aloua et Mohamed Noufel, ainsi que la blessure du correspondant Mohamed Sobeh et de plusieurs autres journalistes. Le communiqué a qualifié l’attaque de « délibérée et préméditée », tenant Israël et ses alliés pour pleinement responsables, et appelant les syndicats de journalistes ainsi que les organisations internationales de défense des droits humains à agir d’urgence pour protéger les journalistes et traduire les responsables de crimes contre la presse en justice. Le bureau a également précisé que le bilan des journalistes tués depuis le début de la guerre s’élève désormais à 237.

De son côté, l’armée israélienne a reconnu avoir mené le raid qui a coûté la vie à Anas Al-Sharif, affirmant qu’il s’agissait d’un commandant de terrain du mouvement Hamas, à la tête d’une cellule responsable de tirs de roquettes contre des cibles israéliennes. L’armée a ajouté que l’opération était basée sur des renseignements et documents prouvant son appartenance militaire, et qu’elle avait pris des mesures pour limiter les pertes civiles, notamment en utilisant des munitions de précision et une surveillance aérienne préalable.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a indiqué qu’environ 200 journalistes avaient été tués en vingt mois de guerre, dont 45 dans l’exercice de leurs fonctions, accusant Israël d’imposer un blocus médiatique sur Gaza en interdisant l’accès aux journalistes étrangers, sauf à un nombre limité lors de visites encadrées et surveillées par l’armée. RSF estime que ces restrictions visent à contrôler le récit médiatique et à limiter l’accès indépendant à l’information depuis l’intérieur de Gaza. Selon le ministère de la Santé à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, la guerre a causé depuis le 7 octobre 2023 la mort de 61 430 personnes et fait plus de 152 000 blessés, ainsi que le déplacement de centaines de milliers de personnes et la mort de plus de 2 000 individus à cause de la famine, dont 100 enfants. Le conflit a éclaté après l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël, ayant fait 1 219 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

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