En Côte d’Ivoire, l’ancien ministre Ahoua Don Mello a officiellement annoncé jeudi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Une décision surprise, qui le place en rupture ouverte avec le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique dont il est issu, mais qui a aussitôt prononcé son exclusion pour trahison.
Don Mello justifie son choix par l’impasse juridique entourant la candidature de Laurent Gbagbo, désigné candidat naturel du parti mais toujours écarté des listes électorales. Face à ce qu’il qualifie d’« inéligibilité programmée », l’ex-ministre entend incarner une alternative crédible de l’opposition et un véritable challenger face au président sortant Alassane Ouattara, qu’il ambitionne de « chasser du pouvoir dans deux mois ».
Du côté du PPA-CI, la réaction est sans équivoque : seul Gbagbo est jugé capable de rassembler l’électorat populaire et de renverser la majorité actuelle. Le parti campe ainsi sur sa stratégie initiale, quitte à s’exposer au vide en cas de confirmation de l’inéligibilité de son leader historique. L’hypothèse d’un plan B semble toujours taboue, voire inexistante, au sein de l’appareil politique.
La candidature de Don Mello, bien que marginale dans l’immédiat, met crûment en lumière les fractures internes de l’opposition ivoirienne. À quelques semaines d’un scrutin décisif, elle relance la question : le PPA-CI choisira-t-il l’épreuve de force en maintenant Gbagbo coûte que coûte, ou se résoudra-t-il à repenser sa stratégie face à l’impasse institutionnelle ? Pour l’heure, le silence règne.