Cuba : Les promesses trahies du communisme…

Il est des anniversaires qui sonnent creux, tant ils célèbrent des espoirs depuis longtemps évanouis. Ce samedi à Santiago de Cuba, Raúl Castro, 94 ans, faisait une rare apparition publique à l’occasion des 72 ans de l’assaut de la caserne Moncada, point de départ mythique de la Révolution cubaine. À ses côtés, le président Miguel Díaz-Canel et quelques derniers vétérans, dans une mise en scène d’unité générationnelle. Mais au-delà des discours martiaux et des serments à la patrie socialiste, l’île n’a plus grand-chose à offrir que l’austérité, la fuite de ses enfants et une pauvreté persistante.

Car Cuba, aujourd’hui, n’est plus que l’ombre d’un rêve. L’économie recule, le tourisme s’effondre, les pénuries se multiplient, l’inflation galope, et la dollarisation accentue les inégalités dans une société qui prétend toujours défendre l’égalitarisme. Depuis la chute du bloc soviétique, le pays survit, mais ne vit plus. Et pourtant, les slogans demeurent : souveraineté, prospérité, dignité… Comme si la répétition des mots pouvait conjurer l’échec. Cette dissonance n’est pas propre à La Havane : elle est le fil rouge de tous les régimes issus de l’héritage communiste du XXe siècle.

De Moscou à Pyongyang, d’Addis-Abeba à Caracas, le socialisme dit “réel” a trop souvent accouché d’États autoritaires, de populations appauvries et d’élites figées dans le pouvoir. Le communisme a promis la justice, il a livré la pénurie. Il a promis l’émancipation, il a imposé le contrôle. Il a promis l’égalité, il a entretenu des privilèges. L’histoire n’est pas une ligne droite, mais le siècle écoulé a démontré que les lendemains qui chantent se sont souvent mués en silences imposés. L’utopie s’est figée en dogme, et le dogme s’est effondré sur les peuples.

Faut-il pour autant glorifier le capitalisme ? Certainement pas. Il est brutal, souvent cynique, et laisse sur le bas-côté des millions d’exclus. Mais il ne ment pas sur sa nature. Il ne promet pas la rédemption collective. Le communisme, lui, s’est présenté comme une vérité absolue, une science de la société, un salut pour l’humanité. Il a été, à ce titre, d’autant plus cruel. En 2024, quand une jeunesse cubaine fuit par milliers son pays, ce n’est pas seulement un vote contre un gouvernement. C’est une sentence contre une idéologie qui, en prétendant tout offrir, a fini par tout prendre.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous Post

L’opéra Carmen enflamme les colonnes de Baalbek : un spectacle libanais aux saveurs orientales défiant la guerre et la peur

Next Post

Touadéra vise un troisième mandat : la Centrafrique entre continuité du pouvoir et incertitudes démocratiques

Related Posts