Casablanca accueille une table ronde nationale pour jeter les bases de l’Agence nationale de protection de l’enfance

À l’initiative de l’association Bayti, en partenariat avec l’ONG espagnole AIDA et l’organisation catalane Casal dels Infants, une table ronde nationale se tiendra à Casablanca le lundi 21 juillet 2025. Cette rencontre, placée sous l’égide du projet Rassif, financé par l’Union européenne et l’Agence catalane de coopération au développement, ambitionne de poser les jalons de la future Agence nationale de protection de l’enfance (ANPE), appelée à incarner un tournant institutionnel majeur dans la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité au Maroc.

Pensée comme un espace de dialogue et de co-construction, cette table ronde réunira une mosaïque d’acteurs : représentants de la société civile, responsables institutionnels, experts du champ social, collectivités territoriales, et bien sûr, les enfants eux-mêmes. L’enjeu : élaborer une vision commune et cohérente pour une agence qui devra porter, de manière opérationnelle, les politiques publiques en matière de protection de l’enfance, dans un esprit de transversalité et d’efficacité.

Sous le mot d’ordre évocateur « Donner la parole aux enfants pour construire une réforme globale », l’événement mettra au centre du débat les voix de ceux qu’on écoute trop rarement. Témoignages, saynètes théâtrales, vidéos et messages adressés aux décideurs ponctueront les échanges, rappelant avec force que toute politique durable en matière d’enfance doit intégrer l’expression directe des principaux concernés. L’objectif affiché : faire émerger des recommandations réalistes, ancrées dans le vécu, et immédiatement mobilisables dans la conception de l’ANPE.

Mais au-delà de l’enthousiasme que suscite la création de cette agence, de nombreuses questions demeurent en suspens : quelle gouvernance adopter pour garantir agilité et transparence ? Quelles synergies bâtir avec les ONG de terrain et les politiques migratoires ? Quel rôle confier aux collectivités locales dans l’opérationnalisation des actions ? Et comment éviter les écueils de la bureaucratie, tout en assurant un financement pérenne et un ancrage dans les dispositifs existants ? Autant de défis qui seront au cœur des discussions.

Le projet Rassif, lancé en 2019, a déjà posé de solides fondations. Axé sur la protection des enfants en situation de migration ou de précarité – qu’ils soient marocains ou étrangers, au Maroc comme en Catalogne – il incarne une approche transnationale et partenariale. Porté par un réseau de structures engagées, et soutenu notamment par la municipalité de Barcelone, il témoigne d’une volonté partagée de repenser la protection de l’enfance dans une logique de droits, de dignité et de continuité.

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