Bras de fer avec Bruxelles : l’Algérie sommée de respecter ses engagements commerciaux

L’Union européenne a décidé de hausser le ton. Face aux violations répétées de l’Accord d’association signé avec Alger en 2005, Bruxelles a officiellement enclenché une procédure d’arbitrage contre l’Algérie, l’accusant d’entraves systématiques à la libre circulation des biens européens. C’est une décision rare, mais révélatrice d’une exaspération grandissante : derrière les discours souverainistes de façade, le régime algérien multiplie depuis des années les mesures protectionnistes et discriminatoires, au mépris des règles internationales et des principes de réciprocité.

Le point de rupture a été franchi lorsque l’Algérie a gelé unilatéralement les échanges commerciaux avec l’Espagne, en représailles à la position de Madrid sur le Sahara marocain. Mais cette dérive ne date pas d’hier. Depuis 2020, Alger impose des restrictions bancaires, des blocages douaniers, et des quotas arbitraires visant principalement les importations européennes. Des pratiques opaques, souvent justifiées par une soi-disant “rationalisation des importations”, qui s’apparentent en réalité à un chantage économique déguisé, où l’idéologie l’emporte sur le bon sens commercial.

Cette politique d’isolement assumée met à mal les entreprises européennes, pénalisées par un climat d’incertitude, d’imprévisibilité et de favoritisme flagrant envers des puissances non européennes, à commencer par la Chine et la Russie. En engageant une procédure d’arbitrage, l’Union envoie un signal clair : les engagements internationaux ne sont pas à géométrie variable, et l’Algérie ne peut continuer à jouer sur deux tableaux tout en récoltant les avantages d’un partenariat qu’elle ne respecte plus.

L’argument de la « souveraineté économique » brandi par les autorités algériennes ne convainc guère, tant il masque une gestion autoritaire, inefficace et repliée sur elle-même. À force de refermer ses portes, l’Algérie s’isole davantage, au moment même où ses voisins — le Maroc en tête — renforcent leurs liens avec l’Europe et diversifient leurs partenariats économiques dans la transparence et la confiance mutuelle. La posture algérienne, en revanche, s’apparente de plus en plus à une fuite en avant, où l’économie devient l’otage de calculs géopolitiques à courte vue.

Cette procédure d’arbitrage pourrait bien marquer un tournant. Si Alger persiste à mépriser ses engagements, l’Union européenne pourrait envisager des sanctions commerciales, voire une remise à plat complète de la relation bilatérale. L’Algérie, qui clame haut et fort son indépendance, risque surtout de perdre ce qu’elle a de plus précieux : la confiance de ses partenaires. Car dans le monde d’aujourd’hui, la souveraineté ne se mesure pas à la capacité de fermer ses frontières, mais à celle d’honorer ses engagements avec rigueur, constance et respect.

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