Le tourisme intérieur au Maroc constitue l’un des piliers essentiels du soutien à l’économie nationale et du renforcement de l’attachement culturel et civilisationnel des citoyens. À l’arrivée des vacances d’été, les destinations touristiques à l’intérieur du Royaume connaissent un regain d’activité notable, avec un engouement croissant des Marocains pour l’exploration de la diversité naturelle de leur pays – des plages dorées aux montagnes verdoyantes, en passant par les médinas historiques et les oasis sahariennes.
Cependant, malgré cet engouement, le tourisme intérieur continue de faire face à de nombreux défis qui affectent la qualité de l’expérience touristique. Parmi les principaux obstacles figurent la hausse des prix de certains services pendant la saison estivale, la faiblesse des infrastructures dans plusieurs régions, ainsi que les lacunes en matière de promotion touristique locale. Ces problèmes deviennent particulièrement aigus durant les mois de juillet et août, période où la pression sur les destinations les plus populaires atteint son paroxysme.
Dans ce contexte, Omar Welyadi, chargé de communication à l’Union Marocaine des Droits du Consommateur – section Oulad Teïma, a indiqué au site THEPRESS que les infrastructures touristiques, bien qu’en légère amélioration grâce à certaines manifestations nationales et internationales, restent insuffisantes pour répondre aux besoins du touriste local. Il a notamment souligné l’importance d’une répartition équitable des services et d’un traitement juste envers le touriste marocain, conditions indispensables pour combler le fossé entre l’offre et la demande et restaurer la confiance des citoyens dans le produit touristique national.
Parmi les problématiques structurelles soulevées par le porte-parole figure également la forte saisonnalité de l’activité touristique intérieure, qui se concentre principalement durant l’été et la période du Nouvel An. Cette concentration temporelle pousse de nombreux opérateurs à chercher une rentabilité rapide, ce qui se traduit par une hausse des prix et une baisse de la qualité des services. En juillet et août, les hausses tarifaires sont particulièrement marquées dans les villes balnéaires comme Saïdia, Tétouan, Al Hoceïma ou Agadir, où l’offre touristique devient saturée, rendant l’expérience du touriste local coûteuse, fatigante et parfois peu attractive.
Enfin, Welyadi a également mis en lumière le déséquilibre géographique de l’offre touristique au Maroc, qui reste concentrée sur certaines destinations au détriment d’autres régions pourtant riches en atouts naturels et culturels, telles que Fès, Merzouga ou Zagora. Ce déséquilibre prive de nombreuses zones d’un développement touristique durable et limite les choix pour les touristes marocains. Il a conclu en insistant sur la nécessité d’établir trois piliers pour un tourisme intérieur réussi : justice dans les prix, justice dans le traitement, et justice dans la répartition des opportunités touristiques. Le touriste marocain, a-t-il affirmé, doit être au cœur de la stratégie touristique nationale, et non considéré uniquement comme une solution de repli en période de crise.