Une analyse génétique établit un lien entre les anciens Égyptiens et les peuples d’Afrique du Nord

Une étude scientifique récente publiée dans la revue Nature a révélé, à partir de l’analyse du génome d’un ancien Égyptien nommé « l’individu de Nourer », que 80 % du génome des anciens Égyptiens provient d’ancêtres marocains, avec des influences génétiques venant des régions de l’ancienne Mésopotamie (le Croissant fertile oriental). Ces résultats ont suscité un grand intérêt tant dans les milieux scientifiques que médiatiques.

Dans ce contexte, Mohamed Nashwan, professeur, écrivain et militant associatif spécialisé dans le patrimoine populaire, a déclaré au site THEPRESS qu’il est important de comprendre ces résultats dans un cadre scientifique rigoureux. Il a expliqué qu’il est impossible de dissocier l’ADN du contexte archéologique et temporel du lieu où les échantillons ont été prélevés. Par exemple, analyser le génome d’un individu provenant d’une tombe royale ne signifie pas nécessairement qu’il représente toute la société de cette époque. Il a souligné que les études génétiques reposent souvent sur un nombre limité d’échantillons, ce qui rend les conclusions partielles.

Nashwan a ajouté que les peuples anciens étaient soumis à des migrations et à des échanges commerciaux qui entraînaient un mélange génétique constant. Par conséquent, l’ADN étudié ne reflète pas une lignée « pure », mais un mélange d’influences de plusieurs peuples. Il a insisté sur le fait qu’il ne faut pas instrumentaliser les résultats des études génétiques à des fins idéologiques ou nationalistes, car les gènes ne prouvent pas la supériorité d’un peuple sur un autre. Il a également insisté pour que les résultats du génome soient compris de manière neutre, loin de tout parti pris ethnique.

Concernant les liens entre les anciens Égyptiens et les peuples d’Afrique du Nord, notamment du Maroc, Nashwan a avancé que ces contacts étaient généralement indirects, probablement via l’ancienne Libye. Il a expliqué que les populations libyques représentaient les tribus amazighes de l’est de la Libye, avec des extensions possibles vers l’Algérie et la Tunisie. Il a aussi mentionné que certains motifs décoratifs dans les oasis occidentales d’Égypte présentent des similitudes avec les styles amazighs, mais que ces ressemblances ne constituent pas une preuve définitive d’appartenance ethnique.

Quant aux origines marocaines dans l’Égypte ancienne, Nashwan a précisé qu’il n’existe pas de preuves décisives d’« origines marocaines directes », bien qu’il y ait des indices de croisements culturels, comme l’arrivée au pouvoir des Amazighs durant la 22e dynastie, lorsque Chéchonq Ier, d’origine amazighe, fut l’un des souverains. Pour conclure, Nashwan a évoqué une étude génétique récente montrant que les anciens Égyptiens étaient génétiquement plus proches des populations du Proche-Orient et de la Méditerranée que de celles de l’Afrique subsaharienne. Il a ajouté que certaines analyses génétiques des populations actuelles d’Afrique du Nord révèlent un ancien mélange avec des gènes du bassin du Nil, bien que la source précise de ces gènes reste difficile à déterminer.

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