Une vive polémique a éclaté au Maroc après la diffusion, samedi soir lors de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, d’un spot publicitaire montrant une carte du royaume amputée de ses provinces du Sud. Diffusée par la chaîne publique marocaine Arryadia, cette séquence a été perçue comme une atteinte flagrante à l’intégrité territoriale du pays, suscitant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la poursuite des responsables pour avoir autorisé un contenu jugé offensant envers la souveraineté nationale.
Dans un communiqué officiel publié dimanche 6 juillet, Arryadia a nié toute responsabilité directe dans la conception du spot incriminé, précisant qu’il s’agissait d’un élément de la signalisation internationale fourni par la Confédération africaine de football (CAF) à l’ensemble des détenteurs de droits de diffusion. La chaîne affirme n’avoir fait que relayer le flux tel qu’il leur a été transmis, sans y apporter la moindre modification. Toutefois, l’incident a pris une tournure plus complexe lorsque les observateurs ont découvert que la publicité provenait de la société de paris en ligne russe 1XBET, dont les activités sont interdites au Maroc.
En réponse, la chaîne a retiré la vidéo de la cérémonie d’ouverture de toutes ses plateformes, tandis que la CAF a reconnu sa pleine responsabilité et a adressé des excuses officielles aux autorités marocaines. L’instance s’est engagée à corriger le contenu incriminé et à éviter toute récidive de ce qu’elle a qualifié « d’incident malheureux ». Malgré cela, la tension ne retombe pas, laissant place à un débat plus large sur l’influence croissante d’acteurs non régulés dans l’espace médiatique sportif africain.
Dans ce contexte, le ministre délégué au budget et président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, a rappelé le rejet catégorique du Maroc de toute collaboration avec 1XBET. Il a souligné que l’entreprise ne remplit pas les conditions légales d’exercice sur le territoire marocain et ne respecte ni le cadre fiscal, ni les normes institutionnelles en vigueur. Pour Lekjaa, l’expansion de ces sociétés constitue une menace pour la souveraineté économique et sportive du pays, et appelle à une riposte ferme sur tous les fronts.