Talwekandete : la culture comme acte de résistance…

À Agadir, le week-end dernier, s’est tenu un événement aussi rare que précieux : le festival Talwekandete . Dans un paysage culturel souvent dominé par le formatage, cette célébration vibrante de l’art amazigh et des expressions populaires locales a su imposer un ton unique, à la fois festif, enraciné et résolument libre. Plus qu’un simple rendez-vous artistique, Talwekandete est une respiration dans une ville qui cherche encore ses repères culturels, une invitation à renouer avec l’âme profonde du Souss.

Derrière cette initiative, un nom s’impose : Saïd Motiii (à gauche dans la photo), artisan infatigable de la scène culturelle locale, il porte ce projet à bout de bras avec une foi désarmante. Dans un contexte souvent ingrat, où les soutiens institutionnels sont rares et les contraintes logistiques lourdes, il persiste avec un engagement qui force l’admiration. Saïd Motiii n’est pas qu’un promoteur, il est un passeur, un homme qui croit encore que la culture peut rassembler, éveiller, panser les blessures invisibles de nos sociétés.

Ce qui rend Talwekandete si original, c’est justement cette sincérité brute, cette capacité à créer du lien sans artifices, à faire vibrer les mémoires sans céder au folklore figé. On y croise des musiciens de rue, des conteurs, des jeunes graffeurs, des porteurs de traditions oubliées, tous réunis dans une ambiance de partage authentique. C’est dans ce melting-pot joyeux que réside la vraie réussite du festival : offrir un espace d’expression à ceux que l’on n’entend pas, et redonner du souffle à une culture trop souvent marginalisée.

Talwekandete mérite plus qu’un coup d’œil : il mérite un engagement. Car ce genre d’initiative n’est possible que grâce à des personnalités comme Saïd Motiii, qui, malgré l’épuisement, la précarité budgétaire, et les obstacles, gardent la flamme vivante. Dans un environnement où les priorités se déplacent souvent loin de la culture, ces résistants discrets sont les véritables gardiens de notre mémoire collective. Et il est temps que leur travail soit reconnu, accompagné, et célébré à la hauteur de ce qu’il représente : un acte de foi dans l’avenir !

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