L’ailier international algérien Youcef Belaïli a été interpellé le 2 juillet à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, à Paris, à l’issue d’un vol en provenance de New York. Selon plusieurs sources concordantes, l’incident aurait éclaté à bord lorsque le joueur et son épouse ont refusé d’attacher leur enfant en bas âge, comme l’exigeait le personnel de bord. L’échange houleux se serait poursuivi jusqu’à l’atterrissage, nécessitant l’intervention de la police à l’arrivée. Belaïli a été menotté sur le tarmac, placé en garde à vue, et devra répondre devant la justice française d’un comportement jugé inacceptable à bord d’un avion commercial.
Ce nouvel épisode vient ternir un peu plus l’image d’un joueur aussi talentueux qu’indomptable. À 33 ans, Youcef Belaïli demeure un artiste du ballon, capable de fulgurances techniques rares, mais régulièrement rattrapé par ses démons. Son nom, synonyme de génie sur le terrain, est aussi associé à une longue liste de dérapages : suspension pour dopage en 2015, comportements jugés déplacés en club, ruptures de contrat à répétition, altercations avec arbitres, et plus récemment, disparition inexpliquée à Ajaccio en pleine saison.
Sa trajectoire rappelle celle d’un funambule : brillante mais périlleuse. Après un passage peu concluant à Angers, Belaïli a reconstruit sa carrière en Tunisie avec l’Espérance, où il a remporté plusieurs titres continentaux. En sélection, il fut l’un des artisans majeurs du sacre algérien lors de la CAN 2019 et du tournoi arabe 2021. Pourtant, son incapacité à s’ancrer durablement dans un projet sportif solide, notamment en Europe, a souvent freiné son ascension vers les sommets.
Son retour à l’Espérance de Tunis semblait marquer une forme d’apaisement et de renaissance. Mais cet incident parisien ravive les inquiétudes sur sa stabilité personnelle et sa capacité à maîtriser ses réactions. Il ne s’agit pas ici d’un simple écart de conduite mais d’un nouveau signal alarmant sur l’équilibre fragile d’un joueur qui n’a jamais su totalement séparer sa vie privée de ses obligations professionnelles.
L’histoire de Youcef Belaïli est celle d’un talent brut, précieux mais instable, souvent rattrapé par une impulsivité qui le prive d’un destin à la hauteur de son potentiel. Alors que la sélection algérienne prépare de nouveaux défis et que l’Espérance mise sur son retour en grâce, cette affaire judiciaire pourrait bien marquer un tournant décisif. À lui désormais de choisir s’il veut écrire les dernières lignes de sa carrière en héros ou en caution d’un talent gâché.