L’intelligence artificielle dans le journalisme… un séminaire maroco-mauritanien sur les opportunités et les défis

Des journalistes marocains et mauritaniens ont étudié, à Nouakchott, le week-end dernier, les avantages et les risques de l’intelligence artificielle (IA) sur le travail journalistique, ainsi que les moyens de l’utiliser au service de la profession.

Les participants à ce séminaire scientifique, organisé par le Syndicat des journalistes mauritaniens en collaboration avec le Syndicat national de la presse marocaine, en prélude à une session de formation dont bénéficieront une trentaine de journalistes mauritaniens, ont abordé l’importance de l’IA dans le développement de la production médiatique, les façons d’intégrer ses services tout en préservant la signature du journaliste, ainsi que la nature même de l’intelligence artificielle et ses défis éthiques et juridiques.

Dans ce cadre, le vice-président du Syndicat national de la presse marocaine, Mohamed Talbi, a déclaré que l’IA n’est plus un simple luxe intellectuel ou une option technique, mais est devenue une réalité mondiale partagée par l’humanité et utilisée dans divers domaines de la vie, de la santé au transport, en passant par l’éducation et les médias.

Lors de son intervention au séminaire, il a ajouté que cette transformation impose des défis majeurs aux journalistes, qui doivent désormais manier de nouveaux outils modifiant la nature de la pratique journalistique et reconfigurant la relation entre le journaliste et le récepteur, ainsi qu’entre l’information et la vérité.

Il a expliqué que l’IA dans le domaine des médias offre des avantages évidents, tels que l’accélération des recherches et vérifications, l’amélioration de la qualité de la production et la facilitation de l’accès à l’information. Toutefois, ces avantages cachent selon lui des risques profonds, notamment l’absence de dimension éthique et de conscience professionnelle dans les systèmes intelligents, ainsi que la possible exclusion du journaliste humain de certaines fonctions en raison d’une dépendance excessive aux machines.

Selon lui, le journaliste d’aujourd’hui ne doit plus seulement maîtriser les outils classiques de travail, mais doit aussi développer une compréhension critique de l’IA et apprendre à dompter ces outils plutôt que de s’y soumettre. Il considère que l’équilibre entre l’intelligence artificielle et l’intelligence professionnelle du journaliste est le plus grand défi à venir, ce qui exige une reconstruction de la formation médiatique adaptée à ces transformations.

Pour sa part, le président du Syndicat des journalistes mauritaniens, Ahmed Taleb Ould El Maloum, a souligné que la coopération entre les syndicats mauritanien et marocain vise à échanger les expériences afin d’améliorer le travail journalistique, considéré comme un des outils majeurs du développement sociétal.

Il a affirmé que ce séminaire et la session de formation constituent une première étape d’un travail commun entre les deux syndicats, confirmant l’ouverture du syndicat à collaborer avec toutes les parties concernées par le domaine médiatique pour aborder toutes les questions et problématiques y afférentes.

De son côté, Salma Lmbaraki, membre du Syndicat national de la presse marocaine chargée de la question du genre, a indiqué que l’IA représente une préoccupation majeure dans le domaine médiatique international, soulignant que ce séminaire offre un espace de consultation et d’échange d’idées sur l’utilisation efficace et raisonnée de l’intelligence artificielle.

Hafedh Mohdar, membre du bureau exécutif du syndicat marocain, a estimé que ce séminaire aborde un sujet d’actualité qui incarne l’une des transformations numériques rapides caractérisant un champ médiatique en constante évolution.

Il a rappelé que la participation à cette rencontre confirme l’engagement des syndicats mauritanien et marocain à mettre en œuvre les accords conclus entre eux pour renforcer le partenariat et la coopération au service de la profession et des journalistes.

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