Dans une démarche qualifiée d’expulsion forcée par des militants, l’Inde a procédé au renvoi illégal de centaines de musulmans vers le Bangladesh, une action perçue comme une discrimination ethnique. Ces mesures s’inscrivent dans la politique migratoire du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, connu pour son nationalisme hindou, en particulier à l’égard de l’immigration en provenance du Bangladesh voisin à majorité musulmane.
Ces expulsions ont semé la peur et l’inquiétude parmi la population musulmane d’Inde, estimée à environ 200 millions de personnes, notamment chez ceux qui parlent le bengali, langue répandue dans l’est de l’Inde et au Bangladesh.
Les relations entre l’Inde et le Bangladesh sont particulièrement tendues depuis une opération sécuritaire lancée par New Delhi à la suite de l’attentat d’avril 2024, qui a coûté la vie à 26 personnes, principalement des touristes hindous au Cachemire. L’Inde a accusé le Pakistan d’être derrière l’attaque, ce que ce dernier a nié.
Les autorités indiennes ont déjà arrêté des milliers de personnes dans différentes régions du pays, et ont forcé plusieurs d’entre elles, sous la menace des armes, à quitter le territoire indien pour entrer au Bangladesh.
Des militants des droits humains et des avocats ont dénoncé cette campagne, la qualifiant d’illégale, soulignant que le renvoi d’une personne ne peut avoir lieu sans l’accord du pays de destination. Ils ont également rappelé que la législation indienne impose le respect des procédures judiciaires dans de tels cas.