Les autorités interviennent pour stopper la prolifération des églises non autorisées à Casablanca

Dans une démarche visant à préserver l’ordre public et à organiser les pratiques religieuses au Maroc, le ministère de l’Intérieur a annoncé que les autorités locales de la ville de Casablanca ont entamé la mise en œuvre de mesures strictes pour limiter la prolifération de ce qu’elles qualifient d’« églises non autorisées » établies dans certains locaux commerciaux et appartements, notamment dans le quartier de Hay Hassani. Cette initiative intervient à la suite de la multiplication des plaintes des habitants, en réponse à une question écrite adressée par le député Abdessamad Haiker, du groupe parlementaire de la Justice et du Développement.

Selon les informations fournies par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, des commissions locales mixtes ont été formées pour effectuer des visites sur le terrain dans les espaces utilisés illégalement pour des activités religieuses sans autorisation. Ces mesures comprennent un contact direct avec les locataires et les propriétaires des locaux concernés, les invitant à respecter les clauses des contrats de location et à rappeler aux occupants l’obligation de se conformer à la législation en vigueur.

Le ministre a souligné que ces actions s’inscrivent dans une logique d’équilibre entre la garantie de la liberté de croyance, consacrée par la Constitution marocaine, et le respect de l’ordre public et du cadre juridique. Ces interventions ont permis de régulariser la situation de plusieurs locaux abritant des activités religieuses non autorisées, tout en sensibilisant les ressortissants étrangers de confession chrétienne aux risques juridiques et sécuritaires liés à la tenue de leurs rites dans des lieux non adaptés.

Les quartiers de Sidi El Khadir et Al Oulfa à Hay Hassani figurent parmi les zones les plus touchées par ce phénomène. Des témoignages de résidents d’Oumlil, dans le même arrondissement, ont rapporté la transformation de garages et d’appartements en lieux de culte (plus de 20 cas signalés), où des migrants subsahariens organisent régulièrement des cérémonies religieuses provoquant, selon les plaintes, des nuisances sonores dues à l’usage de haut-parleurs et d’instruments de musique jusque tard dans la nuit. Les habitants indiquent que certains de ces lieux peuvent accueillir plus d’une centaine de personnes, avec des infractions à la structure immobilière, comme l’abattement de cloisons pour agrandir l’espace.

Les résidents concernés ont adressé des plaintes officielles aux autorités administratives et judiciaires, notamment au gouverneur de la préfecture de Hay Hassani et au procureur du roi près le tribunal de première instance correctionnelle, appelant à une intervention urgente pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme des dépassements portant atteinte à la tranquillité publique et aux normes sociales. Face à cette pression croissante, les autorités semblent déterminées à traiter cette problématique par un mélange de dialogue, de sensibilisation et d’application stricte de la loi.

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