L’Organisation mondiale de la santé a annoncé avoir enregistré environ 100 000 cas de choléra au Soudan depuis juillet 2024, avec une propagation de la maladie dans tous les États du pays, déjà frappé par un conflit armé persistant et l’effondrement des services essentiels.
Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève que la guerre civile avait provoqué « famine, maladies et souffrances à grande échelle », avertissant que la situation sanitaire au Soudan se détériorait avec la poursuite des déplacements massifs de population et la dégradation des infrastructures.
Il a indiqué que des campagnes de vaccination contre le choléra avaient été menées dans plusieurs régions, y compris la capitale Khartoum, mais que les récentes inondations menaçaient de favoriser la propagation de maladies comme le choléra, le paludisme, la dengue et d’autres épidémies.
Le choléra, une infection intestinale aiguë transmise par l’eau ou les aliments contaminés, peut être mortel en quelques heures s’il n’est pas traité, et son incidence mondiale a augmenté depuis 2021. Dans un signe inquiétant de la détérioration des conditions de vie, des rapports en provenance d’El-Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, indiquent que les habitants se nourrissent de fourrage pour animaux afin de survivre. L’OMS a également averti qu’environ 770 000 enfants soudanais de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë cette année, ce qui pourrait entraîner une catastrophe humanitaire totale sans intervention urgente.